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Saint Hubert, les chasseurs et leurs trompes

27
Oct
2017

Par 27 octobre 2017 Catégories Découvrir et visiter, Nature Pas de commentaires

Article mis à jour le 22/10/2019

Comme le veut la tradition, c’est le 3 novembre,  que saint Hubert est fêté à… Saint-Hubert. Depuis le 9ème siècle, le Patron des chasseurs est invoqué pour la protection des chiens et des chevaux. Des animaux qui, réunis, font penser à la chasse à courre. Et ce faisant à la trompe de chasse, instrument à vent indéfectiblement associé à cette activité millénaire.

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Demandez le programme !

Le déroulement de la fête de la Saint Hubert varie peu au fil des ans. Dès 9h, diverses animations prennent place devant la basilique avec des groupes folkloriques, un marché artisanal avec dégustation et vente de produits locaux, des sonneries de trompes de chasse, des démonstrations de fauconnerie et de dressage de chiens des rassemblements de cavaliers, de chasseurs, de Compagnons de St Hubert, ou encore de lanceurs de drapeaux…

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Vient ensuite, vers 11h, ce moment fort qu’est la messe sonnée par le Royal-Forêt Saint-Hubert avec la traditionnelle distribution de pains bénis suivie de la bénédiction des animaux, dont de nombreux chiens, sur le parvis de la Basilique en présence des sonneurs de trompes de chasse.

 

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Chasse et communication

Parlons de cette trompe de chasse qu’il convient de ne pas confondre avec le cor quand bien même ces deux instruments sont utilisés pour communiquer à la chasse, surtout la chasse à courre moins courue et donc connue que la chasse à tir dont la saison a débuté en octobre.

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Pour faire simple, l’origine primitive du cor est la corne évidée d’un animal : bœuf, buffle, bélier… Ensuite, il fut fait de bois, d’argent, de bronze, d’airain et même en or, voire en… ivoire pour l’olifant.

600x400 Cor de chasse en cornes des derniers aurochs en Europe

En forme d’arc de cercle, il n’exigeait aucun apprentissage vu qu’il n’offrait qu’une seule note plus ou moins longue pour sonner des « cornures » lors des repas, guerres et chasses. Avec une sorte d’alphabet comme le morse, les veneurs pouvaient communiquer entre eux. Déjà utilisé par les Romains, il servit jusqu’à la fin du 16ème siècle et disparu au terme du règne de Louis XIV.

 

4,545 m de long

Et la trompe alors ? Son origine n’est autre que le tuba, tube enroulé porté à l’épaule ou en sautoir. Il émet plusieurs notes qui offrent d’exécuter des « fanfares », nom donné aux morceaux de musique pour trompes de chasse qui demandent un long apprentissage. Accordées en ut, les premières trompes apparaissent en France vers 1700. Vers 1705, le Marquis de Dampierre crée une trompe enroulée sur un tour et demi, soit 4,545 m ! Sa tonalité passe en ré d’où l’appellation de « trompe en ré ».

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Vers 1729 apparut la Dauphine enroulée sur deux tours et demi. Après la Révolution, le Duc d’Orléans a « imposé » les tenues d’équitation encore portées de nos jours. C’est alors qu’est apparue la trompe à trois tours et demi, appelée la trompe d’Orléans, toujours utilisée actuellement.

 

A bon sonneur…

Il ne subsiste en France que quatre facteurs de trompes. Les copies réalisées par les Chinois se révèlent d’une qualité lamentable selon les spécialistes. Et ainsi très décevantes pour de jeunes sonneurs qui pensaient avoir acquis une vraie trompe à bon compte. Le laiton qui sert à fabriquer une trompe est  épais de 3 à 4 dixièmes de mm, ce qui la rend très légère, environ 800 grammes. Les trompes de qualité sont encore fabriquées entièrement à la main et nécessitent environ quatre journées de travail. Une trompe de ce type coûte environ 1500 à 2000 Euros. A bon entendeur, ou à bon sonneur…

Un bon sonneur ?

Pour devenir un sonneur reconnu, que de chemin parcouru…

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C’est ce qu’explique Patrick Lassence, sonneur ardennais renommé, juge international et directeur musical du Royal Forêt Saint Hubert né en 1928 un an après les festivités qui commémoraient le 12ème centenaire de la mort de saint Hubert : « Le sésame, pour entrer dans le monde de la trompe, c’est le brevet du sonneur classé, le BSC, un examen où le jury cote le timbre, l’exécution de la fanfare, le vibrato et le tayaut, agrément qui imite le vrai cri des chiens de chasse. Le BSC se déroule en deux phases, le brevet chanté, la connaissance de 51 fanfares de vènerie, et le brevet sonné, une fanfare choisie et préparée par le sonneur qui se retrouve alors en cinquième catégorie. Les années suivantes, il peut se présenter aux catégories supérieures. »

Une véritable passion

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« Sonner reste une passion. C’est aussi une présence hebdomadaire au sein de mon groupe, le Royal Forêt Saint Hubert. Il existe une vingtaine de groupes en Belgique et une Fédération des Trompes du Bénélux. La trompe demande un entraînement individuel régulier en plus des répétitions de groupe destinées à l’apprentissage de morceaux à effectuer en public lors de messes, concerts…

Dans mon cas, cela représente une cinquantaine de prestations par an. D’octobre à fin décembre, des sociétés de chasse nous demandent d’animer les tableaux pour rendre les honneurs au gibier. C’est la période durant laquelle nous avons le plus de prestations à assurer. De même, en octobre, des paroisses dédiées à St Hubert nous demandent de sonner la messe dédiée au saint… ».

 

 

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Et les sonneurs se retrouveront ce vendredi 3 novembre aux alentours et dans la Basilique de la cité borquine à laquelle le saint a donné son nom. A bon entendeur…

Découvrir en vrai

Pour en savoir plus sur les trompes de chasse, lire l’interview complet de Patrick Lassence, ceux de François de Radzitzky, président de la Fédération des Trompes du Bénélux, et Michel Laurent, enfant de chœur devenu sonneur,  je vous invite à lire l’article consacré à cet instrument dans le N°19 (pages 21 à 27) de notre magazine « Regards d’Ardenne » en cliquant ici !

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