À la Foire de Libramont : une Ardenne joyeuse comme on l’aime !
14
Juil
2016
Par Catherine Goffin 14 juillet 2016 Catégories Découvrir et visiter, En famille, Nature Pas de commentaires
L’incontournable Foire de Libramont, qui se tient cette année du 22 au 25 juillet, accueille un lieu focalisant un bel échantillon de ce que l’Ardenne offre à la fois en termes de produits de terroir de qualité et de convivialité. Cet endroit très particulier, c’est la bien nommée « Ardenne Joyeuse ».
Et qui de mieux que les producteurs présents pour en parler ? Nous avons recueilli 4 témoignages lors de son édition 2015. Vous les trouverez ci-dessous résumés.
Mais autant vous l’avouer d’emblée, j’adore « L’Ardenne Joyeuse ». Je suis un fan, bien triste chaque soir quand les forces de l’ordre nous demandent, avec gentillesse et dans la bonne humeur, de quitter les lieux pour fermer le champ de foire. Et éviter les débordements qu’une consommation pas toujours rationnelle de boissons alcoolisées peut engendrer chez certain(e)s…
Il ne reste alors plus qu’à poursuivre sur la fête foraine et faire le tour des buvettes des différentes associations et clubs de la commune de Libramont qui, chaque année, renflouent leurs caisses en rassemblant les locaux et des gens venus de partout pour partager ces incroyables moments de convivialité que cette Foire distille sans compter.
Revenons(-en) à l’Ardenne Joyeuse située en face du LEC, le « Libramont Exhibition & Congress », une appellation un rien pompeuse pour cet immense vaisseau blanc amarré au cœur du champ de foire.
« L’Ardenne Joyeuse », c’est une immense terrasse couverte avec des tables et bancs de brasserie en bois. Elle est entourée de quelques dizaines de stands où sont proposés des fromages, salaisons et charcuteries, glaces, gaufres,… Et des bières que de jeunes serveuses et serveurs attachés aux nombreuses brasseries présentes viennent proposer aux clients qui n’ont que l’embarras du choix.
Entre foins et moissons
L’Ardenne Joyeuse concentre plein de bonnes choses qui se mangent et se boivent dans cette ambiance bon enfant qui caractérise la Foire de Libramont. Ou s’emportent pour les déguster chez soi en famille ou entre amis dans le prolongement de cet événement qui dépasse de loin aujourd’hui le seul secteur de l’agriculture. Et ce quand bien même il se déroule toujours le dernier week-end de juillet, à une période de l’année qui voit de tous temps les agriculteurs disposer d’un peu de temps libre, entre du foin récolté et des moissons en passe de l’être.
Allez, la parole à 4 de ses acteurs…
1. « Un lien fort entre la boucherie et l’agriculture »
Didier Felsch (MD Viandes Meix-devant-Virton) se définit comme un artisan boucher-charcutier : « Je pense être encore un des seuls à acheter directement à la ferme où je choisis mes bêtes sur pied. En 2016, cela fera 5 ans que je suis présent sur l’Ardenne Joyeuse pour promouvoir la qualité de mes produits maison, une qualité déjà récompensée par une quinzaine de médailles d’or. La Foire de Libramont, c’est une belle vitrine, un lien fort, à entretenir, voire renforcer, entre la boucherie et l’agriculture. Certains font tout pour nous séparer alors qu’on devrait nous réunir. Nous sommes le dernier maillon de la chaîne avant le consommateur. Si le fermier fait son travail en professionnel et le boucher aussi, tout le monde y gagne.
Je travaille avec un éleveur qui achète ses céréales avec soin. Il est compétent pour nourrir les animaux et moi pour transformer leur viande. Le saucisson ardennais a été labellisé et le saucisson gaumais est en passe de l’être. L’Ardenne Joyeuse offre le choix entre du plus ou moins artisanal mais la qualité est là. Des gens viennent me voir tous les ans à la Foire pour acheter mes produits. Le reste de l’année, beaucoup commandent par internet… ».
2. « La Chatte » : la bière des Tchets
La Brasserie des Tchets, qui signifie « chats » en wallon et se veut le surnom des habitants du village de Neuvillers à un jet de… bière de Libramont. C’est l’histoire d’une bande de copains. Lors d’une fin de soirée arrosée, ils décident de faire leur bière. Tout démarre dans une cave avec une casserole et l’envie de produire un premier brassin de 50 litres.
A entendre les initiateurs du projet: « C’était buvable mais pas abouti du tout. Comme ça ressemblait quand même à de la bière, cela nous a incité à continuer l’aventure à 3. Un stage nous a permis de créer une recette et de beaucoup apprendre sur le brassage. Nous avons ensuite essayé de recréer cette recette avec notre propre matériel. Nous avons acquis des cuves de 800 litres pour réaliser des brassins de 400 litres. L’idée de créer une brasserie mobile a alors germé. On l’a installée sur une remorque et comme nous ne disposions pas d’un lieu pour l’abriter, nous allions de garage en garage. Nous avons testé de nouvelles recettes et après un an et demi d’essais et une vingtaine de brassins, nous avons produit une bière qui tenait la route.
Quand nous ouvrions les portes d’un garage pour brasser, les habitants du village venaient tester notre breuvage. Ils s’y sont identifiés. C’était jour de fête. Et leur curiosité était telle qu’ils ont fait connaître notre bière. Le nom de « La Chatte » s’est dès lors rapidement imposé. Notre mini-entreprise a pris de l’ampleur. Elle a donné naissance à une coopérative de 11 membres en 2014… « .
Victimes de leur succès, ils ont cherché un local, à Neuvillers puis à Libramont où ils se sont installés dans l’ancienne « usine des cotons-tiges ». Une nouvelle cuve et des travaux durant l’été 2015 ont porté la capacité de production à 2000 litres par semaine.
Leur présence sur l’Ardenne Joyeuse pour la deuxième année? « C’est « the place to be »! Nous y avons reçu un accueil chaleureux parmi les autres brasseries alors que nous pensions être des « oiseaux pour le… chat ». C’est une super expérience. Nous avions été surpris par notre succès en 2014. Pour l’édition 2015, nous avons créé un fromage avec le houblon utilisé pour aromatiser notre bière, « Le Tchet », produit par la Ferme de Méan. On s’est fait notre place aux côtés de brasseurs réputés. Nous échangeons des informations avec Gregory de la Rulles et le brasseur de la Troufette. Nous partageons nos savoir-faire. On boit un verre ensemble et on devient amis. La bière, c’est comme la cuisine, il y a une infinité de recettes avec des ingrédients semblables ».
3. « Le déclic de nos présences en foire »
Le Fumet des Ardennes est sur la Foire depuis 20 ans : « C’est à Libramont que nous avons débuté notre présence sur des foires. Nos salaisons ont plu aux agriculteurs et autres visiteurs. Ce fut le déclic. On s’est alors lancés sur d’autres foires agricoles comme Battice et Eghezée et des foires plus artisanales comme Torgny et Chassepierre. Pour nous, c’est un excellent moyen de nous faire connaître. Nous sommes installés à Corbion et à Alle. Comme c’est plutôt excentré et qu’il est difficile de faire venir le client, à nous d’aller vers lui. La Foire de Libramont nous ayant proposé une terrasse, on a eu l’idée de vendre du cochon à la broche avec des crudités. Et cela a été apprécié d’emblée.
Nous passons souvent dans les journaux télévisés et dans la presse écrite grâce à notre cochon à la broche. Et des gens viennent tous les ans manger leur assiette de cochon chez nous, certains les 4 jours. Cela exige d’être bien organisés. Tout doit être prêt dès le vendredi matin. Nous mobilisons une vingtaine de personnes, la famille et des amis. Le matin, on prend le petit déjeuner ensemble et le soir on boit un verre. Il faut toujours faire face à des impondérables… C’est ça la Foire ! ».
4. La Troufette : la bière des 2 Philippe
La Troufette a été créée en 2008 par Philippe Meurisse, agriculteur à Belleau (entre Vaux-sur-Sûre et Bastogne), et Philippe Minne, ingénieur à Seraing et petit-fils de brasseurs. Tous deux étaient alors désireux de se diversifier. Le dernier cité produisant déjà de la bière pour son propre plaisir, il lance le projet de monter une brasserie à côté de la ferme de l’autre Philippe. L’appellation « Brasserie de Bastogne », vu la proximité de la « Nut’s City », a vite été choisie, tout comme le sanglier qui symbolise l’Ardenne.
La Troufette? C’est un patronyme du folklore local bastognard, une sorte de Robin des bois ardennais. Cette première bière est appréciée depuis plus de 6 ans. 8 autres sont venues compléter notre gamme, dont les trois dernières ont pour nom Ardenne Saison, Ardenne Stout et Ardenne Spirit. Pour la Foire, nous avons aussi produit une bière aux fruits : la Françoise. L’Ardenne Joyeuse est un rendez-vous incontournable. Nous avons la chance d’y avoir une place. Les 2 Philippe avaient voulu en être pour la renommée de la région de Bastogne. C’est aussi une belle occasion de rencontrer notre public régional et nos « fans ». De générer de nouveaux contacts aussi… ».
See you…
L’Ardenne Joyeuse, c’est un lieu de rendez-vous où, j’en suis sûr, vous vous rendrez sans hésiter cette année lors de votre découverte du champ de foire libramontois. Celui-ci, il est vrai, a par certains aspects tout d’un vaste parc d’attractions voire d’un parc animalier avec toutes les espèces présentes avec leurs plus beaux spécimens.
La Foire a même été considérée comme une des premières attractions touristiques de Wallonie avec ses plus de 200.000 visiteurs ! Libramontois depuis ma naissance, je pourrais vous parler de « notre » Foire des heures durant, comme tout habitant d’une cité carnavalesque le ferait de son événement annuel. Si on s’y croise, on en (re)cause et on partage un bon verre ensemble !