La Compagnie ardennaise de randonnée : marcher pas bête sans se prendre la tête

« Marcher pas bête sans se prendre la tête », le raccourci est peut-être un peu … court (Pardon, Jean-Paul, Georgy, André et les autres) mais il résume bien la philosophie de cette jeune fille fort alerte qui compte un peu plus de vingt ans. La fleur de l’âge, quoi ! 

Les accompagnateurs de la Compagnie ardennaise de randonnée sont une dizaine de décidés et de grands connaisseurs des lieux où ils emmènent les randonneurs qui veulent bien leur faire confiance. Chacun y va de ses préférences et de ses centres d’intérêt. Randonner idiot avec eux ? Passez votre chemin. Ici, on privilégie la découverte, la rencontre avec l’autre.

« J’aime beaucoup le mot accompagnateur, souligne Georgy : c’est le groupe qui crée sa dynamique. Moi, je suis là pour catalyser, faire découvrir d’autres paysages et d’autres lieux aux gens qui marchent avec nous. »

La Compagnie ardennaise ? Une philosophie

Quand nous avons préparé l’article consacré à la Compagnie ardennaise de randonnée dans le magazine Regards d’Ardenne (n°12 hiver 2015-2016), Georgy Renard nous avait parlé de cet esprit qui anime l’asbl.

Retour sur les bonus de cet entretien plein d’enseignements.

Liens et paradoxes, ce sont les deux mots qui viennent à la bouche de notre interlocuteur. La société change et avec elle, les randonneurs. En marchant ainsi, on cherche du lien social. Au boulot, en famille, il faut gérer, sans cesse. Du coup, la rando, c’est comme une grande bouffée d’oxygène : « je me sens moi, sans artifice et les autres avec moi. »

Créer du lien, oui, rechercher des gens qui aspirent aux mêmes valeurs, oui aussi.

Quand on interroge un peu les participants, ce sont souvent les mêmes motivations qui reviennent, « Je n’aime pas marcher en solitaire. Or, je vis seule et j’ai besoin de contacts. La rando est un très beau moyen de se faire des amis ». « Je suis retraité, j’aime les grandes balades au milieu de la nature mais j’apprécie aussi une bonne table et des rencontres enrichissantes sur les chemins. Ici, je suis comblé ».

En tout homme, il y a trois leviers : le goût de l’effort, le besoin de nature et le sens de la meute comme un vieil atavisme, ce lien indéfectible qui unit tous les mammifères.

Quelles évolutions dans les années à venir ?

Paradoxe aussi, souligne Georgy. D’un côté, ce besoin incoercible d’aventure. Et de l’autre, notre société qui a une aversion totale par rapport au risque. On s’assure contre tout, on ne veut pas risquer sa peau ou celle des autres.

Enfin, la rando est et reste un moyen simple (la marche et le côté spartiate des hébergements) de voyager dans son corps et dans sa tête. Or, on sent émerger une demande pour des choses de plus en plus sophistiquées, avec un confort accru et de la plus-value.

Répondre à cela est parfois un fameux casse-tête. Mais tous les gens de la Compagnie sont de grands imaginatifs : nous répondons, je pense, aux souhaits de nos membres tout en tenant le cap. Gros avantage : nous sommes créatifs et surtout complémentaires. Et surtout, l’équipe est soudée et donc, stable.

Chacun, membres et accompagnateurs – et ce n’est pas une image un peu convenue – tient sa place et son rôle au sein de l’association. C’est comme cela que les choses durent et confortent l’équipe de la Compagnie ardennaise de randonnée dans ses choix et ses orientations. Et c’est très bien ainsi.