A la découverte des chauves-souris – Orval
11
Août
2017
Par Catherine Goffin 11 août 2017 Catégories Nature Pas de commentaires
(Mise à jour: août 2019)
Ce vendredi 23/08/19, c’était la Nuit des Chauves-Souris organisée par Natagora. Si vous avez manqué cet événement, ce n’est pas un problème ! Vous voulez en savoir plus sur ce petit animal inoffensif qui a pourtant mauvaise réputation dans l’imaginaire collectif ? Rendez-vous à Villers-devant-Orval, à quelques mètres de la fameuse Abbaye cistercienne…
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Toutes les activités « chauves-souris » de Natagora se trouvent sur ce lien: cliquez ici !
Longeant l’Hostellerie d’Orval, un parcours intitulé « A la découverte de la vie des chauves-souris » est axé sur leur mode de vie en milieu protégé. D’une étendue de 17 hectares, la zone de la Marche (ou Marge) du nom de la rivière où se jettent les trois ruisseaux du coin (le Williers, La Mouline et le Courwez) est, depuis le 10 janvier 2013, reconnue Réserve Natura 2000. Son profil est celui de la cuesta gaumaise (nom donné au relief gaumais sculpté par différentes érosions au fil du temps). Y poussent des espèces végétales typiques des milieux calcaires comme l’origan, la campanule gantelée ou le cornouiller mâle.
Ce fond de vallée humide a connu une histoire mouvementée ! Au 16ème siècle, les moines y déploient une industrie sidérurgique importante. L’eau de l’étang alimenté par les trois ruisseaux approvisionnait les forges. Après la révolution française qui entraîna la destruction de l’ancienne abbaye, la métallurgie disparut également. Le fond de la vallée fut asséché et transformé en prairies. Les forges firent place aux fermes… Aujourd’hui, Orval est un endroit hautement spirituel et prisé des touristes.
En terrain plat, la promenade d’environ 1 heure et de 5,5km de long réjouira toute la famille. La réserve propose également deux autres promenades, celle de Chameleux de 11,5 km et la promenade dite des « bornes » de 6,5km. Marquées du sceau des moines, ces bornes délimitaient autrefois le domaine d’Orval…
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Liste des événements « chauves-souris »
-19/08/2017: Virton – Balade forestière nocturne. Cliquez ici !
– 26/08/2017: Tellin – Conférence sur le monde des chauves-souris (Saisons de la Photo). Cliquez ici !
-26/08-10/09/2017: Tellin – Exposition photographique « Les acrobates de la nuit ». Cliquez ici !
Prêts pour le départ ?
La promenade « à la découverte de la vie des chauves-souris » est divisée en 3 zones. Dans chacune de ces zones est installé un panneau didactique qui permet d’en apprendre plus sur les chauves-souris et leur lieu de vie de façon ludique.
Zone 1
La première zone traversée est longue de 2,5 km. Il s’agit d’une prairie qui fut asséchée pour accueillir le bétail. Aujourd’hui, cette zone est maintenue humide car cela favorise la nidification et surtout l’accroissement de la population d’insectes, la nourriture de base des chauves-souris. On a également veillé à maintenir cette zone boisée car certaines espèces de chauves-souris ont besoin d’arbres pour s’épanouir. Sur place, vous pourrez constater que le chemin flanqué d’arbustes des deux côtés forme une sorte de tunnel. Il s’agit d’une condition indispensable pour que le petit rhinolophe, une espèce de chauve-souris, puisse se déplacer. Il ne vole pas dans les endroits à ciel ouvert comme une clairière par exemple…
En Belgique, on dénombre 21 espèces de chauves-souris dont ¼ est présent sur le domaine d’Orval. Dans les années 70, on s’est rendu compte que la population de ces petits mammifères diminuait et qu’il fallait veiller à leur survie. Quatre espèces de chauve-souris, présentes dans la région d’Orval, sont particulièrement en danger.
- Tout d’abord, le grand rhinolophe dont le museau ressemble à un fer à cheval ! Cet animal de 30 grammes à peine se nourrit d’insectes à carapace dure comme les bousiers ou les hannetons. Pour chasser sa nourriture, il se poste à l’affût sur une branche puis plonge sur sa proie. Il peut également ramper au sol.
- Ensuite, le petit rhinolophe, qui pèse 5 grammes (!), chasse surtout en vol des papillons de nuit, des araignées ou de moustiques.
- Le vespertilion mesure 20 à 24 cm d’envergure est lui aussi en danger. Comme le grand rhinolophe, il chasse à l’affût sur un arbre ou par reptation.
- Quant au grand murin, de 45 cm d’envergure, il s’attaque, comme le grand rhinolophe, aux insectes à carapaces dures comme les hannetons ou les scarabées. Récemment, on a détecté la présence d’une cinquième espèce rare, la barbastelle, qui possède une petite bouche à la mesure des fourmis dont elle se nourrit.
Le domaine de la vallée d’Orval est un vrai paradis pour ces chiroptères car il offre suffisamment d’espace et les conditions nécessaires pour l’épanouissement de ces espèces. Pour hiberner et passer l’hiver à l’abri, les chauves-souris se réfugient dans les combles ou les souterrains de l’abbaye et des anciennes forges. Ils y accèdent par des passages aujourd’hui fermés au public. Pour se nourrir ou pour se reproduire, les chauves-souris se dirigent au fond de la vallée où elles logent dans les bois ou dans des trous.
En se promenant, on peut constater la présence de mares et de tas de bois. Ces points d’eau stagnante sont très importants car les libellules ou les moustiques pondent leurs larves uniquement dans l’eau. Les chauves-souris en raffolent. Le fait que l’endroit soit boisé de part et d’autre favorise la présence de chenilles. Les tas de bois, quant à eux, accueillent les araignées, les cloportes, les vers, etc. Eux aussi sont des mets appréciés !
Zone 2
A 3km, on arrive à la zone n°2. Un raccourci peut être emprunté par les moins sportifs. Un conseil : continuez encore un peu sinon vous allez manquer le troupeau de vaches « Highland » originaires d’Ecosse !
A cet endroit, le chemin n’est plus cloisonné par des arbustes et s’ouvre vers une grande prairie. Les arbustes (toujours taillés) ne sont présents que sur un côté. Ils sont de différentes espèces : charme, hêtre ou encore aubépine dont les fruits servent à nourrir les oiseaux comme la sittelle ou les mésanges. La valériane, l’angélique et la reine des prés sont, quant à elle, des plantes typiques du sol calcaire gaumais.
La prairie de la réserve naturelle a été aménagée de façon durable afin de favoriser la biodiversité. Il s’agit d’un pâturage extensif, c’est-à-dire avec un petit nombre d’animaux. Seules 10 bêtes adultes y restent pendant 7 mois de l’année. Cela permet d’entretenir la parcelle de façon naturelle sans ajout d’engrais et d’éviter les dégâts occasionnés par un large troupeau. Les Highland résistant très bien aux intempéries, il ne faut les rentrer que pendant les mois d’hiver les plus rudes.
L’objectif principal est de favoriser les populations d’insectes pour les chauves-souris et les autres insectivores en évitant les pesticides et les engrais chimiques. Les vaches Highlands produisent un excellent engrais naturel ! Ces déjections favorisent la présence d’insectes bousiers dont sont friands les grands murins et les grands rhinolophes. Le développement des populations d’insectes passe aussi par la diversification du milieu. L’aménagement des mares permettent aux insectes d’y pondre leurs larves et l’installation de tas de bois permettent également d’accueillir les insectes.
Zone 3
Le périple continue vers un autre panneau explicatif exposant aux marcheurs la biodiversité présente dans la prairie. On traverse un petit pont de bois et l’on arrive à la bifurcation qui mène vers Chameleux. Chameleux est célèbre pour son site gallo-romain. À cet endroit passait la chaussée romaine Reims-Trèves, construite en 45 av J-C. et au bord de laquelle, les Romains avaient installé un relais pour accueillir les soldats et les voyageurs.
Un dernier panneau explicatif retrace l’histoire et la géographie de cette vallée cistercienne. Il faut bifurquer à gauche pour rebrousser chemin vers l’Hostellerie. Le sentier qui suit le cours du Williers, l’un des trois rousseaux du bassin de la Marche, est bordé de conifères et d’épicéas. Même si certains critiquent la présence de ces arbres car ils acidifient le sol, ils pourvoient en nourriture les autres mammifères de la vallée comme les écureuils ou les musaraignes. Dans cette partie du parcours, l’air y est plus frais car on est protégé par de grands arbres. A la fin du voyage, ne manquez pas de visiter l’abbaye d’Orval si ce n’est pas encore fait…
Téléchargez la carte de la promenade ici.
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Pour une balade guidée, contactez le S.I. de Florenville:
Syndicat d’initiative de Florenville sur Semois
Esplanade du Panorama 1
6820 FLORENVILLE
+32 (0) 61 31 12 29 – info@florenville.org
ou la page Facebook du Syndicat d’initiative de Villers-devant-Orval : https://www.facebook.com/SIVillersdevantOrval/
ou contactez directement Mme Bernadette Delit : delit@hotmail.com
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Sources : http://www.orval.be/fr/31/Reserve-naturelle
http://www.soleildegaume.be