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La Semois, reine des méandres – 1ère partie : d’Arlon à Tintigny.

9
Juin
2015

Par 9 juin 2015 Catégories Découvrir et visiter, Mon Ardenne Pas de commentaires

C’est ainsi que parlait Adrien de Prémorel de la belle capricieuse qui, d’Arlon à Monthermé, caracole à travers Lorraine et Ardenne avant de rejoindre sa grande sœur la Meuse en terres françaises. Entretemps, elle aura vu du paysage, des bois, des bêtes, des prairies et des hommes.

Stèle Prémorel

Photo : médaillon Prémorel – © Jacques Cornerotte

 Je n’ai pratiquement jamais quitté cette vallée. De Chassepierre à Florenville, d’Herbeumont à Chiny, dame Semois fait partie de l’enfance et de l’âge adulte. Portrait esquissé en petites touches, dévoilant des lieux en-dehors des sentiers battus, révélant des choses sans doute moins connues. Et donc terriblement subjectif…

Découvrez en 3 épisodes mon parcours au fil de la Semois ainsi que dans le magazine Regards d’Ardenne.

Source de la Semois - © Jacques Cornerotte

Source de la Semois – © Jacques Cornerotte

De la Lorraine …

On a peine à s’imaginer que le filet d’eau qui se déverse dans les bassins de la rue Sonetty à Arlon puisse donner naissance à la majestueuse dame qui déroule et enroule ses méandres sur presque 200 km. Et pourtant. Peu après Arlon, ce qui n’est encore qu’un gros ruisseau traverse un lieu chargé de l’histoire des petites gens du pays lorrain : les marais de Vance.

Durant des dizaines d’années, les paysans de la région ont exploité ces terrains humides en prairies de fauche. Le bétail n’y paissait pas – l’eau affleure presque partout – mais on y fauchait une herbe riche et fort nutritive pour le cheptel. Et on y a extrait aussi de la tourbe qui, une fois séchée au grand soleil apportait de la chaleur dans la maison en creux des hivers d’antan.

Julien Noêl

Aujourd’hui, c’est une belle réserve naturelle de plus de cinquante hectares gérée par Natagora et conservée par Julien Noël depuis plus de cinquante ans ! C’est dire si le bonhomme connaît son affaire et en parle avec ferveur ! Suivez une balade estivale avec lui au milieu des sphaignes, des saules et des nombreuses espèces d’oiseaux et de batraciens qui occupent le lieu : vous ne verrez plus les marais du même œil. Sans compter quelques belles espèces d’orchidées liées à ce milieu si particulier. Mais cela, les botanistes n’aiment pas trop qu’on le dise…

Vaches Highland - © Jacques Cornerotte

Vaches Highland – © Jacques Cornerotte

Une fois quitté Vance, notre Semois va poursuivre son petit bonhomme de chemin vers Etalle au milieu de prairies où paissent des bovins blanc bleu, des limousines (un peu) et un certain nombre de bœufs des prairies gaumaises. Fruit d’une collaboration entre plusieurs éleveurs de la région, ce bœuf est élevé dans le strict respect d’un cahier de charges qui vise la qualité et la traçabilité des bêtes. A cela marche : ils se sont fait, au fil des années, une solide réputation.

© Jacques Cornerotte

© Jacques Cornerotte

Cuestas, vous avez dit cuestas ?

A mesure que la rivière progresse vers l’ouest, elle va rencontrer la cuesta sinémurienne au pied de laquelle elle coulera désormais. Cuesta : un type de relief bien particulier de la Lorraine belge. Elles sont trois, en fait, la bajocienne, la plus méridionale qui porte la frontière entre Belgique et France et au pied de laquelle se sont logés de beaux villages comme Torgny, Ruette ou encore Latour. Elle est bercée par les eaux de la Vire.

 

Torgny - © Jacques Cornerotte

Torgny – © Jacques Cornerotte

Vient ensuite la charmoutienne, moins connue, moins spectaculaire mais tout aussi présente. Le petit village de Montquintin, qui se perche au sommet d’une butte témoin de la charmoutienne, a conservé son ensemble seigneurial : l’église Saint-Quentin, la ferme dîmière, le château et le colombier. Durant des siècles, le Ton, qui s’écoule au bas de cette deuxième cuesta, a entraîné les roues à aubes de plusieurs dizaines d’usines et de fabriques égrenées tout au long de son cours.

 

Montquitin Musée - © Jacques Cornerotte

Montquintin Musée – © Jacques Cornerotte

Mais revenons à notre Semois. A Tintigny, la sinémurienne est déjà bien marquée mais elle va aller en s’accentuant à mesure que l’on s’approchera de l’Ardenne. L’église de Jamoigne, posée sur le bord de la côte qui domine la rivière, est un petit bijou d’architecture romane : tour massive, volume simple de la nef. L’intérieur, d’inspiration nettement baroque, a fait l’objet de tous les soins lors de la rénovation, notamment du mobilier. Les teintes choisies, contrastant avec le dépouillement du blanc des murs, apportent une belle harmonie à l’ensemble.

Rendez-vous au prochain numéro pour la suite de notre découverte de la Semois….À venir : 2e partie : De Chiny à Florenville

 

 

 

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